EAA HERITAGE PRIZE 2016 CELEBRATION AT SAINT-DENIS

Today, Tuesday 29 November, EAA President Felipe Criado-Boado and EAA Secretary Marc Lodewijckx have participated in the event that the Saint-Denis City Council has convoked to present to Saint-Denis community and neighbours the Heritage Award that EAA gave to the Archaeological Unit of Saint-Denis to recognize the work it has developed to encourage multicultural co-existence by means of archaeological work and heritage. 

Felipe Criado-Boado gave the below speech:


Il y a à peine deux semaines vos pensées s’assombrissaient en se souvenant des tragiques événements d’il y a un an, qui interrompirent la tranquillité de la veille d’un week-end pour faire surgir la banalisation du mal. Et c’est avec cette tristesse que toutes les personnes anonymes des différents états européens vous accompagnent, mais surtout celles qui ont vécu de très près le terrorisme et qui connaissent combien il est arbitraire et comme la réponse conventionnelle donnée au terrorisme à partir des pouvoirs publics est souvent intéressée à favoriser la peur.

Aujourd’hui nous nous trouvons ici dans un acte qui a une relation directe avec tout ce qui concerne ce sujet. Et surtout un lien avec notre volonté, de nous tous ici présent, de résister, de continuer à partager notre existence malgré nos différences, à survivre malgré nos problèmes, à pouvoir s’endormir tranquillement après l’angoisse et le bonheur des journées qui défilent.

C’est pour moi une triple satisfaction, en tant qu’espagnol, européen et président de l’EAA, de vous accompagner aujourd’hui dans cette réception où l’on présente à la communauté qui l’a rendu possible le prix du patrimoine, le Heritage Award, que l’Association Européenne des Archéologues a accordé, très judicieusement, à l’Unité d’Archéologie de Saint-Denis.

En tant qu’espagnol c’est pour moi une satisfaction d’être dans cette société qui est aussi très espagnole, où tant d’immigrés espagnols ont trouvé refuge. Où beaucoup de républicains échappant la persécution fasciste s’y sont installés. Et particulièrement tant de combattants de la compagnie de républicains espagnols, « La nueve », qui entra la première dans la libération de Paris.

En tant qu’européen c’est aussi pour moi une satisfaction d’être dans une société que pendant des décennies a montré comment construire la cohabitation multiculturelle dans une Europe de plus en plus métisse et variée.

Et en tant que président de notre Association c’est une satisfaction d’être dans une société depuis laquelle on a montré à toute l’Europe, à tous les archéologues européens, que l’archéologie peut contribuer positivement non seulement à étudier le passé et les origines de notre société, mais aussi à construire la cohabitation tous les jours, à établir des racines communes pour les populations nouvelles, à «fabriquer» tous les jours la ville, la république, la vie en commun.

Je veux souligner cela, car trop souvent on confond l’archéologie à une activité romantique que l’on fait sur une époque révolue. Mais l’archéologie n’est ni plus ni moins que n’importe quelle autre activité : une pratique contemporaine avec laquelle on redéfini notre histoire vitale tous les jours. C’est notre devoir de le faire proprement, au profit des sociétés auxquelles nous servons, du bien commun.

L’Unité d’Archéologie de Saint-Denis, la commune de Saint-Denis, nous a montré cela clairement. Et ici présent je veux défendre tous les archéologues européens puisqu’ici il y a un modèle de bonne pratique de l’archéologie à suivre. Je vous remercie à tous ceux qui l’avez rendu possible, toutes les personnes qui travaillent et qui ont travaillé à Saint-Denis; les autorités municipales; Institut national de recherches archéologiques préventives, qui a soutenu ce travail souvent et qui a eu l’adresse de l’incorporer aux projets européens à travers lesquels votre travail est devenu visible au-delà des frontières.

Merci beaucoup, et bonne chance.

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